lundi 4 novembre 2013

Trois heures à Francfort

Bonjour à tous !

Ça fait un petit moment que je n'ai rien posté mais je suis allée à Francfort il y a dix jours et je me suis dit que peut-être, ça serait pas mal que je vous raconte ce que j'y ai vu ! 

Tout d'abord, que nous dit le Routard sur Francfort (sur le Main, précisons, il y a un autre Francfort - sur l'Oder - à la frontière polonaise) :

Francfort sur le Main (Frankfurt am Main en allemand) compte 650 000 habitants. C'est la plus grande ville du Land de Hesse mais n'en est cependant pas la capitale qui est Wiesbaden. Elle fut détruite à 80 % pendant la guerre et fut reconstruite dans les 1950. C'est une ville moderne, avec beaucoup de gratte-ciels à l'américaine dans l'Innenstadt - le centre-ville - mais aussi une capitale financière puisque c'est à Francfort sur le Main qu'est implantée la BCE, la Banque centrale Européenne. Petite anecdote pour la route, Francfort sur le Main est située à quelques kilomètres du centre géographique de l'Union Européenne. La ville est parfois surnommée Bankfurt à cause du nombre impressionnant de banques qui y ont leur siège ou bien Mainhattan pour ses gratte-ciels en référence à Manhattan, le quartier des affaires de New York. C'est une ville très internationale où presque 30 % des habitants n'a pas la nationalité allemande (180 nationalités y sont représentée !) et c'est aussi la ville la plus riche d'Allemagne.

Toujours d'après le Routard, c'est une ville qui se veut aussi secrète et chaleureuse avec son petit centre que les autorités bichonnent comme une relique. En effet, c'est dans ce petit centre que se retrouvent les Francfortois le soir en délaissant les gratte-ciels pour retrouver un peu d'amitié et d'authenticité.

Place aux photos  ! Je ne suis restée à Francfort que trois heures, il n'y en a pas des tonnes cependant juste assez pour se faire une petite idée de l'esprit de la ville :

A la sortie du métro...

Photos prises depuis le 54ème étage de la Main-Tower :

(coucou le centre historique en bas de la photo !)
Dire que la cathédrale était à l'époque le plus haut bâtiment de la ville...
En haut à gauche, le chantier de la nouvelle BCE




La Hauptwache, ancienne prison si mes souvenirs sont exacts

La Zeil (rue piétonne commerçante)
J'aime beaucoup les couleurs de cette photo :)


La bourse !


La mairie, appelée der Römer

L'église Saint Nicolas

La statue de la Justice

La place du Römerberg, en face de la mairie, débordante de mignonnerie avec ses maisons à colombages
(l'architecture me fait penser à Tours)
en arrière plan, la cathédrale

La cathédrale

La Paulskirche à droite

La BCE

Le vieil opéra

Mon avis : On m'avait dit Francfort, c'était pas terrible. Moi j'ai bien aimé. Après c'est sûr, la ville fait partie de celles qui ont été reconstruite à la va comme je te pousse, pratique et pas cher à la fin de la guerre alors niveau architecture c'est pas trop ça. Dans le même genre il y a Heilbronn ou bien Cologne. Cependant, j'ai beaucoup plus apprécié Francfort que cette dernière :) Se promener entre les gratte-ciels est assez impressionnant, même si j'en avais déjà vu lors de mon voyage au Canada, la vue depuis la Main-Tower vaut vraiment le coup, on voit même l'aéroport ! Même si mon séjour a été de très courte durée, je pense que c'est une escapade qui vaut le coup pour une journée ou un court week-end :)


Sinon, j'ai trouvé un moyen de vous faire partager le rapport de fin de séjour que j'ai rédigé à l'attention de la région Rhône Alpes qui a en partie financé mon séjour :)

vendredi 18 octobre 2013

Bilan post-Erasmus

Mardi dernier, j'étais présente à la journée de la mobilité internationale de mon université pour parler un peu de mon expérience Erasmus aux étudiants qui voudraient eux aussi partir l'année prochaine. Alors je me suis dit hier soir en me brossant les dents (un éclair de génie peut vraiment venir n'importe quand) que je pourrais faire un article bilan de tout ce qui m'a choquée depuis que je suis revenue.

- Le prix des produits cosmétiques en France est prohibitif et c'est scandaleux ma bonne dame. En rentrant au mois d'août, j'ai dû m'acheter un déodorant. En Allemagne, en allant chez dm et en achetant la marque du magasin, on peut s'en tirer pour 0,75 centimes. En France, j'ai retrouvé ma marque chérie j(ai des goûts de luxe et des aisselles délicates) et on monte à 4 € et des poussières. J'étais horrifiée à la vue du prix.

- Hier, je suis allée à la supérette U à côté de chez moi pour me racheter des cotons démaquillants. Je veux bien que tout coûte plus cher dans une supérette de quartier qu'ailleurs, mais 4,54 € le petit paquet de cotons, est-ce que c'est vraiment bien sérieux ?? Je vais à Francfort ce week-end et j'hésite vraiment à faire une razzia chez dm, oui vraiment.

- Ça vaut aussi pour la bouffe. En France avec presque rien, ça chiffre très vite à 20 ou 25 €. En Allemagne on mange bien pour des prix vraiment corrects (surtout en ex Allemagne de l'est).

- A Lyon, j'ai enfin retrouvé des gens civilisés qui attendent que les passagers soient descendus de la rame avant de monter.

- Je préférais les cours allemands, quand les profs nous envoyaient leurs powerpoints et qu'on ajoutait nos notes à la main. En France, on se retrouve à nouveau avec un prof qui dicte et ça m'ennuiiiiiiiie. 

- Çà me manque de faire des câlins aux gens pour leur dire bonjour. 

- Ça m'énerve ces gens qui ne laissent pas passer les piétons sur les passages cloutés et qui y vont au forcing ! Rhââââ... j'ai 200 mètres à faire entre le tram et mon immeuble mais alors pour traverser la rue, je peux bien rester cinq minutes en attendant que les voitures aient fini de passer dans l'espoir qu'une s'arrête. Et tu crois qu'il y en aurait un qui s'arrêterait ? Evidemment que non. Et puis après, bien sûr, le petit bonhomme passe au rouge alors on ne peut plus traverser. Enfin, si : les lyonnais traversent, moi j'attends sagement.

- Du coup, je me suis vachement pervertie à ce niveau-là depuis que je suis revenue :je traverse au milieu de la route, quand le bonhomme est rouge et des fois les deux en même temps. Je crois que j'aime vivre dangereusement.

- Maius c'ets peut-être parce qu'être en France m'ennuie. Parler français dans la vie de tous les jours, c'est pas excitant  Alors je réfléchis à mon prochain séjour à l'étranger, en stage ou en cours.

Du coup, j'en viens aux questions qu'on m'a le plus posée depuis mon retour :

- Alors,c'était bien ?
Si vous saviez le nombre de fois que j'aurais aimé répondre que "Franchement, non" juste pour voir la tête de mon interlocuteur... Bien sûr que c'était bien ! Très bien, génial, incroyable, complètement fou aussi ! Est-ce que vous avez déjà rencontré quelqu'un qui va vous dire, en revenant d'Erasmus "Ben non, c'était nul et puis les allemands/anglais/.espagnols c’est tous des connards" ? Non ? Ben voilà.

- Ils sont gentils les allemands ?
Voir réponse à la question précédente.

- Alors, tu es bilingue du coup ?
Alors non aussi fou que ça puisse paraître, je ne suis pas bilingue. Je parle l'allemand couramment, nuance. Être bilingue, ça veut dire qu'on parle deux langues à un niveau de langue maternelle. Le bilinguisme, c'est plus que la maîtrise du vocabulaire ou de la grammaire, c'est de penser et de raisonner comme les autochtones et c'est extrêmement difficile. Mais pour répondre indirectement à la question : oui mon niveau s'est beaucoup amélioré :)

Voilà ! Ce week-end je serai à Francfort, je vous ferai un petit article :)
Des bisous,
Marine

mardi 15 octobre 2013

Album photo

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Galerie de Maryne Heilbronn sur Flickr.

Pour plus de photos de mon séjour Erasmus, cliquez sur une des photos ci-dessus ! :)

Segellangue, une semaine sur la mer Baltique

Dites voir, ça fait un bail que je n'ai plus rien posté... Je crois que je me suis laissée emporter par mes cours de master. C'est fou, alors que je n'ai quasiment pas eu de devoirs l'année dernière, je me retrouve avec des devoirs cette année, devoirs que je dois faire, ça va de soi. Demain, le 15 octobre, je serai présente à la journée de la mobilité internationale organisée par mon université et je me suis dit que si je voulais éventuellement donner le lien vers mon blog à des étudiants intéressés, il fallait peut-être que je le mette à jour. Je pense donc y intégrer une galerie Flickr et une F.A.Q des questions qu'on m'a le plus posées depuis que je suis revenue. Mais avant d'en arriver là, voici enfin mon article sur la semaine que j'ai passé en bateau sur la mer Baltique avec des scouts allemands et français.


18 août : rendez-vous à Rostock
Rostock, j'y étais déjà allée au moment de l'Ascension alors c'était marrant de reprendre le tramway en direction du port. C’est sous une pluie battante que je suis arrivée au bateau, que j'ai déposé mon sac sur le pont et que je suis allée rejoindre les autres abrités à la terrasse d'un café. Le bateau revenait d'une semaine en mer, il devait être nettoyé et on a pu y monter qu'en fin de journée. On a commencé par jouer à deux jeux en binômes, super sympas ! Pour le premier, on a dû faire une interview de notre partenaire (de l'autre pays évidemment) et le deuxième jeu consistait à échanger un crayon à papier rose contre un objet de valeur supérieure. C'est un jeu qu'on fait souvent aux scouts, des fois on demande d'échanger une patate. C'est assez fun parce que les équipes reviennent souvent avec des objets complètement loufoques (on m'a raconté qu'une équipe de scouts a un jour récupéré une portière de voiture). Pendant la soirée, nous avons raconté aux autres participants ce que nous avons appris sur notre partenaire d'interview et on a joué à un autre jeu rigolo qui s'appelait "Dessine-moi la maison de tes rêves". En gros, à deux, avec le même crayon et sans parler, il fallait dessiner une seule et même maison. J'ai pris un fou-rire avec mon partenaire parce que les allemands ne dessinent pas les oiseaux qui volent de la même façon que les français : je les dessine en V et lui les dessinait avec une forme beaucoup plus arrondie. Haha, c'était marrant !

19 août : direction Kühlungsborn
Le matin, avant de partir pour l'aventure, nous avons largué les amarres pour aller en fait faire les courses. Oui oui, avec notre bateau de 30 mètres de long. Comment c'est-y donc bien possible, vous vous demandez ? Ben c'est très facile : on a amarré le bateau au quai, on est descendu et on est allé au grand supermarché le plus proche. C'était trop chouette ! Déjà que le bateau était imposant mais en plus avec nos chemises et nos foulards, on ne passait vraiment pas inaperçus. Après avoir remplis nos caddies, il a fallu tout ranger dans le frigo et le garde-manger du bateau. Autant vous dire que niveau place, c'était tendu tendu. Du coup, tout ranger (et veiller à tout bien bloquer pour ne pas que ça s'écroule avec le roulis) consistait en une vraie épreuve de UltimateTetris, surtout que la garde-manger était au pont inférieur et qu'il fallait descendre une échelle assez casse-gueule. Une fois que tout était tout bien rangé, on a largué les amarres pour de bon et le matelot nous a expliqué le fonctionnement du bateau, le nom des voiles, des cordes, les consignes de sécurité etc. sur le pont avant. Il y a énormément de choses à retenir en fait, surtout avec cinq voiles ! Il était super sympa, même que j'ai eu le droit d'enrouler une corde ! Il y a une vraie technique : ce qu'on ne sait pas, c'est que lorsque la voile est hissée et qu'il y a du vent, le tension sur la corde est au maximum et il suffit d'avoir ses doigts au mauvais endroit pour qu'il arrive un accident (j'ai testé, ça fait mal les doigts qui se coincent entre le mât et la corde). Puis, alors qu'on passait au large de Warnemünde, il nous a raconté l'histoire de notre bateau : il servait à la pêche au hareng dans les mers froides, il partait pour des missions longues de plusieurs mois et la quinzaine d'hommes d'équipage dormait dans une pièce minuscule à l'avant du bateau ! C'est fou quand on y pense... On était 25 à bord, nos cabines étaient certes petites mais confortables mais à 15 dans une tout petit espace, ça devait être chaud... Zéro intimité pour le coup, quoi.

A l'abordage, moussaillon !
Oui, je sais que j'ai une sale gueule sur la photo.

Ce que vous ne savez pas encore, c'est que le hublot sur lequel je me tiens debout était en fait celui situé juste au-dessus de mon lit. La nuit, j'avais donc une aération à portée de main (il paraît qu'on me voyais dormir depuis le pont) et je pouvais entrer et sortir de la cabine en passant par là, sans que personne ne me voit passer par la salle à manger. Habile !

Mon (sublime) dessin de notre bateau, le Oban

Le soir, nous sommes arrivés à Kühlungsborn, port de plaisance assez chic si on paye un peu attention à tous les mini-yachts qui y étaient amarrés. D'ailleurs, on a pris une bonne douche bien chaude au port (il y avait bien une douche dans le bateau mais la cuve ayant un volume limité et le débit étant très faible...), ça a fait un bien, je ne vous dis pas ! On y est resté au moins une bonne vingtaine de minutes ! Bon à savoir si un jour vous faites du bateau : avec le vent, il fait beaucoup plus frais sur un bateau que sur la terre ferme. J'ai passé ma première journée en short, j'ai lourdement regretté mon geste quand j'ai fait un malaise à cause du froid. Au port, nous avons eu droit à un superbe coucher de soleil que j'ai immortalisé sur la photo ci-dessous. C'est fou, quand on est entré au port, plein de badauds se sont arrêté pour voir notre bateau manoeuvrer, haha, on était un peu l'attraction phare de la ville ! Le soir, avant la veillée, on est allé faire un petit tour sur la plage (en partie naturiste - sympa). Plonger les pieds dans la sable, c'était top !

Ça, c'est du coucher de soleil qui envoie du steak !

20 août : en route vers Wismar !
Là mon coco, c'était plus de la gnognotte ! Autant la veille il n'y avait pas eu trop de vent, autant ce jour-là, ça secouait ! C'était super excitant mais qui dit remous dit mal de mer. Je sais qu'on a été nombreux à ne pas se sentir bien, un peu brassés quoi, mais il y en a deux qui ont plus morflé que les autres. C'est terrible le mal de mer. Ce qu'il faut faire pour l'éviter, c'est suivre la règle des 5 F : Froid, Faim, Fatigue, Frousse; Foif (Soif). En gros, il faut se couvrir pour avoir assez chaud, il faut manger (rien de pire que de vomir de la bile), il faut être suffisamment reposé, il faut se changer les idées et s'occuper (et ne pas ressasser "Olala, je me sens mal, je vais vomir" parce qu'à force, il y a de grandes chances que notre cerveau commande notre estomac) et boire beaucoup. Un truc qui m'a beaucoup aidé aussi, c’est de fixer l'horizon : c'est un repère fixe qui aide l'oreille interne à se caler. Ah, et il faut éviter de rester à l'intérieur quand on a le mal de mer et pire, de descendre dans la cale du bateau, ça secoue encore plus en bas. C’est au moment où j'étais vraiment brassouillée que je suis montée sur le toit de la cabine avec le matelot pour hisser une voile. C'était top d'être en hauteur comme ça, impressionnant aussi ! Et puis comme il fallait reculer d'un mouvement brusque pour tirer la corde suffisamment, j'ai cru que j'allais m'envoler ! C'était génial !

En fin d'après-midi, nous sommes entrés au port de Wismar, ville classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ça tombait bien, je m'étais tâtée pour y aller au lieu de Lübeck ^^ Comme j'étais de service cuisine, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour aller y faire un tour (juste 20 minutes après le repas) mais j'ai beaucoup apprécié ce que j'en ai vu, je vous ai mis quelques photos. J'ai bien aimé aussi d'être au port le soir, on pouvait faire des photos de coucher de soleil vraiment pas mal du tout ! 

Notre bateau, qui bat pavillon hollandais !








En chemin vers Wismar, le matelot nous a expliqué comment lire une carte nautique. Ça serait beaucoup trop flou de vous expliquer ça sans carte sous les yeux, mais c'est passionnant ! Il nous a aussi appris à mesurer des distances, à nous servir d'un compas, à interpréter la signification des balises et des phares... c'était super ! (Et il avait la drôle de bonne idée d'être sexy aussi)

21 août : cap sur le Danemark !
Nous avons été confrontés à un problème de taille : le manque de vent, absurde quand on fait de la voile, on en convient. Si le temps s'améliorait de jour en jour, le vent lui n'était là que quand il avait envie. Du coup, je me souviens qu'on a passé beaucoup de temps a hissé les voiles, les replier, les hisser, les replier et qu'on a surtout fonctionné au moteur. Au moins, le bateau était moins sujet au roulis des vagues et on avait plus le mal de mer. Par contre, la veille, en allant au lit à Wismar, j'ai été confronté au pendant terrestre du mal de mer, j'ai nommé le mal de terre. C'était terrible, cette impression de tanguer alors que le bateau est immobile. Tant et si bien qu'en me brossant les dents, j'oscillais de gauche à droite ne demandant à mes collègues "Dis donc, c'est le bateau qui bouge ou c'est moi ?" en passant pour une vraie tarée. Même dans mon lit j'avais l'impression de pencher de gauche à droite. Merci à mon oreille interne qui a trois trains de retard, vraiment.

Sinon, mis à part le manque de vent et le fait que le moteur a tourné à plein régime toute la journée, le capitaine du bateau a cédé à notre requête de passer une nuit en pleine mer et nous avons jeté l'ancre au large du Danemark, au large des îles de Langeland et de Aerø plus précisément. D'ailleurs, c'est la petite ville de Bagenkop que l'on voit sur les photos ci-dessous. Avant d'y arriver, nous avons contourné l'île de Fehmarn (on aurait pu passer sous un pont mais il ne faisait que vongt mètres de haut et nous plus de trente je crois) et là, en pleine mer, la réalité nous a sauté aux yeux : il n'y avait plus un seul bout de terre en vue, nous étions seuls au milieu de rien. Passer la nuit en mer, c'est vraiment une expérience marquante. Déjà parce que dans les cabines, situées sous la surface de l'eau, on entend le clapotis des vagues et c'est assez impressionnant parce que la coque fait caisse de résonance (et flippant aussi quand on y pense - d'ailleurs, avant de m'endormir, j'ai échafaudé des stratégies pour sortir si jamais on venait à avoir un accident... ) et ça tangue un peu. Et puis on a organisé des prises de quart pour vérifier que tout allait bien sur le bateau pendant que le capitaine dormait. Le matelot nous a expliqué comment lire la boussole sur le pont, comment vérifier que l'ancre ne s'était pas arrachée etc. Franchement, c'était cool de passer la nuit comme ça !

Info pour vous la péter en société : là où on a jeté l'ancre, la mer ne faisait que cinq mètres de profond. Oui oui, la profondeur d'un bassin de plongeoir à la piscine. Dingue, non ? Et au plus profond du profond, la Baltique ne fait que 30 mètres, de la vraie rigolade comparé à l'Atlantique.



Salut, Bagenkop !

22 août : vers Kappeln
Après le petit déjeuner, toujours pris en pleine mer (quand j'ai dit ça à ma mère, elle a cru au début qu'on avait mangé dans l'eau), on a été un groupe de courageux à se jeter à l'eau. Oui, littéralement. Dire qu'elle est froide est un euphémisme. Je dirais plutôt qu'elle caillait la race de sa mémé, genre 14/15 °C quoi. Il y avait plein de méduses en plus... c'était dégueulasse, mais elles ne piquaient pas, ouf. Minute Nicolas Hulot : Savez-vous pourquoi il y a de plus en plus de méduses ? Parce qu'il y a de moins en moins de thons (je parle des poissons hein, pas de mauvais esprit), poissons d'habitude chargés de liquider les méduses. CQFD. Même qu'on en a péché une avec un seau de méduse, on l'a touchée et on l'a lancée par dessus bord après, elle s'est écrasée comme une bouse dans la flotte, c'était trop drôle. Peu après qu'on ait levé l'ancre, le capitaine nous a hurlé qu'il y avait des baleines à quelques mètres du bateau et effectivement, il y avait trois ou quatre ailerons qui dépassaient de la surface. On était tous accoudés a bastingage en train d'admirer le spectacle, comme si le temps s'était arrêté, c'était magique. Nous avons donc repris la route vers Kappeln, toujours en alternant voile et moteur. De toute façon, une fois arrivés dans l'embouchure de la Schlei, à proximité de Kappeln, nous n'avions pas d'autre choix que d'affaler toutes les voiles car la vitesse y était limitée. On était en train de préparer un lipdub sur le bateau et on avait mis de la musique à fond alors des bateaux passaient à côté de nous et nous voyaient nous agiter, ils levaient les bras en l'air aussi, trop drôle ! Pendant qu'on était en mer, je me suis munie d'un baudrier et j'ai rejoint deux collègues dans le filet qu'il y avait à l'avant du bateau. Honnêtement, je ne vais pas me le jouer gros bras, je me suis fait caca dessus. C'est super impressionnant d'être dans un filet au-dessus du vide, face à la proue du bateau, avec une belle vue sur les deux ancres (oui, deux) et je n'y suis pas restée longtemps, mais tout de même, je peux dire que je l'ai fait.

Arrivés au port de Kappeln, après que les gens nous aient tous admiré en train d'accoster, nous sommes partis par équipes faire un rallye dans la ville. Chaque équipe devait récupérer le plus d'objets d'une certaine couleur en demandant aux commerçants. On avait la couleur jaune alors on a ramassé des fleurs, on nous a donné un citron, une cuillère en plastique dans un magasin de glaces, on s'est photographiés à côté d'un ours Haribo géant, c'était super fun ! En ville, on en a aussi profité pour manger un Fischbrötchen, un petit pain avec un morceau de poisson dedans, dans notre cas, on avait choisi du Bismarckhering (du hareng mariné que Bismarck aimait beaucoup, voilà pourquoi il porte son nom). Je ne suis pas fan de poisson cru avec encore la peau tout ça, mais je dois dire que ce poisson-là avait été pêché le matin même, il était super frais et c'était délicieux ! Sinon, la ville de Kappeln était bien mignonette.

Notre bateau, toujours. On voit d'ailleurs le filet à l'avant.





23 août : dernier jour de navigation, en route vers Kiel
Pour le dernier jour, on a eu drôlement de la chance : on a eu des vraies vagues qui ont bien fait gîter le bateau comme il fallait ! C'était absolument ÉNORME  Il y avait un vent de fou et des vagues de taré. Le bateau était super penché du côté droit, toutes voiles dehors, c'était une sensation incroyable ! Là, enfin, on faisait vraiment de la voile ! On a filé à toute allure, on se prenait de l'eau dans la tronche, c'est je crois un de mes meilleurs souvenirs. J'ai eu un petit pincement au coeur quand il a fallu ranger les voiles une dernière fois.



C'est bien le bateau qui penche et pas moi qui suis bourrée


Kiel, notre destination finale

Le soir, on a fait une soirée guitare & chansons (sans feu de camp, ça va de soi), c'était vraiment top de finir le séjour comme ça. Vraiment, j'ai tellement de bons souvenirs de cette semaine de voile qu'il est dur de n'en choisir qu'un ! Quand on a dû ranger toutes nos affaires le 24 au matin, c'était vraiment la mort dans l'âme. J'avais déjà fait du catamaran sur un lac avec un centre de loisirs quand j'étais ado mais la voile en pleine mer, c'était vraiment de l'inédit, et j'ai complètement adoré !