mardi 17 septembre 2013

Aparté : les allemands & la drague

Ça ne fait aucun doute, les allemands sont capables de beaucoup de choses. Ils vivent dans un pays développé, ils font des études, ils sont capables de faire de grandes choses. Par exemple, ils savent construire des belles voitures qui roulent vite. Et qui sont fiables en plus. Ils exportent plein de biens technologiques, des machines aux produits chimiques. Ils ne sont pas mauvais au foot. Tandis que la France... ahem, pardon. 

Mais en Allemagne, on a un vrai souci : on ne sait pas draguer. D'ailleurs, si j'ai ramé pendant deux mois et demi avec mon co-chef, c'est bien parce que 1) je n'ai pas pris les devants et 2) ben devine sardine : lui non plus. Oulààà, mais attends ma chère, tu t'attendais à quoi ? A ce que le gars il débarque, à l'italienne, transi de passion, à genoux et une rose entre les dents en disant que "Ma qué, avec tout l'amour qué j'ai pour toi poupée, yé mé coupérai en cuatro"? Toi aussi tu as prononcé cette phrase avec l'accent du Chat Potté ? Oh, réveille-toi. On est en Allemagne. Et en Allemagne, point d'effusions affectives. Encore moins en public. Et ce qui pêche le plus en Deutschlandie, c'est que les allemands ont tendance à n'agir que s'ils se sentent en sécurité. Hors, dans le domaine de l'affectif, point d'informations factuelles, mais plutôt que du subjectif. Pas facile de savoir précisément si les sentiments de la personne d'en face sont réciproques alors que mesurer le coefficient de prise au vent de la carrosserie de la nouvelle Mercedes, si parce que c'est concret, c'est précis, c'est tangible

Dans le domaine de l'amour donc, pas moyen pour l'allemand de savoir de manière fiable s'il, va se prendre une veste en déclarant sa flamme. Alors que fait-il, le nigaud ? Ben il attend. Il végète. Il prend son temps. Il fait durer le suspens. Comme ça, il réfléchit à une porte de sortie, à un moyen de s'en tirer si jamais la réponse ne va pas dans son sens. 

Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que j'avais été remise en place il y a quelques mois au moment où j'avais parlé de cet article extrêmement drôle qui traite du pourquoi du comment les allemands ne savent-ils donc diantre pas flirter. On m'avait dit, en gros, que je ne savais pas de quoi je parlais, que je me basais uniquement sur ce que je croyais être vrai mais pas sur des faits réels et que j'étais grosso modo pétrie de préjugés. N'en déplaise, j'ai eu cet été une vraie discussion avec plein de mâles allemands (être tous ensemble sur un voilier au milieu de la mer Baltique, ça pousse à aborder des VRAIS sujets de société, y'a pas à dire) qui m'ont dit la même chose : niveau drague, on est un peu des manches. Non pas qu'ils ne savent littéralement pas draguer. Juste que ce que les allemands pensent être de la drague ne trouve, dans nos cerveaux de françaises, aucun écho. En gros, pour résumer : la drague a deux conceptions différentes entre la France et l'Allemagne. Pour forcer le trait, j'ajouterai que les allemands sont à nos yeux des gros coinços et nous sommes à leurs yeux des chaudasses qui sont un peu trop frontales dans leur approche.

Le soir venu, on a discuté de techniques d'approche. Des vrais sujets de société, je vous dis... Et là, un pote nous a parlé d'une chanson ma foi fort drôle et bien sympathique qui dépeint avec justesse le ressenti d'une française (Aurélie) expatriée en Allemagne et qui croit qu'elle ne plait à personne parce qu'aucun homme ne l'approche. Mais en vérité, ce n'est pas qu'elle est moche, c'est juste que les allemands ont une façon bien à eux d'approcher une demoiselle.

Il s'agit de la chanson ci-dessous. Pour la traduction des paroles (indispensable pour bien en saisir le sens), c'est sur ce blog là. J'aurais pu le faire moi-même mais je suis une grosse feignasse.



Sinon, pendant qu'on parle d'amour, de drague tout ça, je parie que vous voulez savoir ce qu'il en a été avec mon co-chef. Eh ben... rien. Enfin, ça aurait pu si j'étais restée, j'en suis quasi sure. L'après-midi où on est allé ensemble à la piscine avec d'autres potes, un de ses bons amis sort, à voix haute "Et donc ce soir, tu dis au revoir à ta copine hein, c'est ça ?" La copine, dont il parle, c'est moi. Un ange passe. Puis deux. Puis 300. Puis il dit en rigolant "Ouais (haha) mais qu'est ce qu'on rigole ouais". Ensuite, j'ai mangé chez lui, puis est venu le temps de se dire au revoir. A la manière dont il m'a serrée très fort dans ses bras, j'ai cru deviner qu'ils ne voulait pas que je parte. Mais après, ben j'ai pleuré un peu quand même et guess what ? Accroche-toi, même dans une comédie romantique à l'américaine, c'est pas mieux : il a essuyé mes larmes avec ses pouces. Voilà voilà. Mes neurones ont cessé de fonctionner à cet instant. C'est miiiiiiiignoooooooon hein ?

lundi 16 septembre 2013

Les allemands : manuel de savoir vivre au pays de la saucisse

Lorsque l'ont vit dans un pays étranger pour une courte ou une longue période, il est de bon ton de faire comme les autochtones. In Rome, do as the Romans do en gros. Avant que l'on s'insurge que "Haaan pauvre fille tu fais des généralités !" gardez bien à l'esprit que c'est de l'humour et du second degré et que les lignes qui vont suivre sont purement factuelles. Exemple, si je dis que "Les allemands portent des sandales en cuir avec des chaussettes remontées jusqu'à mi-mollets", c'est un constat, c'est un fait et vous avez le droit de trouver ça très bien comme très mauvais. De plus, les remarques qui suivent valent pour Heilbronn de septembre 2012 à août 2013. Pas pour Hambourg il y a dix ans ou Munich l'année dernière. 




Le style vestimentaire & l'esthétique

- Les allemands sont des gens pratiques et fonctionnels. Ils laissent volontiers les fanfreluches et les chichis aux français. Ainsi donc, il est tout à fait normal de croiser un allemand avec au choix : des sandales en cuir avec des chaussettes (ou pire des tongs avec des chaussettes), des baskets de course à pied qu'ils assortissent avec toutes sortes de tenues de l'habillé au cool/décontracté, des chaussures de randonnée l'hiver, des vestes coupe-vent - souvent de la marque Jack Wolfskin qui coûtent un bras mais durent dix ans - et utilisent le plus souvent des sacs à dos pour y mettre leurs affaires dedans - grosse prépondérance des sacs de la marque Dakine.


Le fameux, le célèbre, l'unique : le combo sandales - chaussettes !

- Notez que les chaussettes ne se portent pas qu'avec des sandales en cuir. Mais aussi avec toutes sortes de chaussures : des ballerines ou des sandales compensées. Oui, ça fait mal aux yeux, je suis bien d'accord.


Regardez bien les pieds de la dame en arrière plan... ! En bonus, la veste autour de la taille !

- D'où ce postulat : les allemands n'ont aucun sens du style. Ils s'habillent pratique et confortable en empilant souvent les couches de vêtements qui n'ont pas grand chose à voir les unes avec les autres et ils n'y voient aucun problème. De nature pragmatique et factuels, ils s'habillent souvent en fonction de la météo, peu importe que ça ne ressemble à rien. Ils auront toujours une pièce qui dénotera avec le reste de la tenue et fichera toute l'harmonie en l'air : souvent les chaussures ou la veste. Remarquez qu'ils ont de la chance, l'Allemagne est un pays où on fait très peu attention à l'apparence.


Sur cette photo : je ne sais pas encore ce qui est le pire entre le pull en laine aux motifs douteux ou bien le sac à dos aux couleurs chatoyantes...

- D'ailleurs, à Rostock, un jour que je me suis pointée en espadrilles on m'a très sérieusement dit : "Non mais t'inquiètes, on est en Allemagne, tu rentres en soirée étudiante easy avec tes espadrilles". C'est fou, mais je devrais arrêter de me faire coquette quand je sors... je dénote un peu tout le temps avec le reste de la foule.

- Beaucoup d'allemands sont tatoués et/ou piercés. Mais genre des tatouages vraiment badass, qui envoient du costaud et qui se voient. Même les profs ou les gens chargés de l'accueil des spectateurs dans les théâtres. 

- Adeptes de l'épilation à la cire, je préfère vous prévenir : je n'ai trouvé aucun institut en un an pour me faire épiler. Soit vous le faites chez vous, soit vous vous mettez au rasoir. Oui c’est perturbant.

La mentalité

- Les allemands sont gentils et accueillants bien qu'ils paraissent au premier abord froids. Preuve s'il en est : tout allemand, quel que soit son âge, te tendra la main à la première rencontre. Oui c'est totalement bizarre de serrer la louche à un môme de 12 ans mais c'est comme ça. Le calinou et gratouillage du dos viennent après. N'essaye jamais de faire la bise à un allemand sans l'avoir prévenu auparavant que tu es français. Ils en perdraient leur latin. 

- Un jour, invitée avec d'autres gens chez un ami en commun, j'ai constaté que les allemands font bien souvent comme chez eux. Exemple : un des invités qui prend le saladier pour le saucer avec ce qu'il restait de pain. Sans demander la permission à l'hôte. Moi à côté, j'avais l'impression d'être la sainte nitouche de service à demander à me faire passer l'eau au lieu de m'affaler sur la table pour prendre la bouteille.

- L'allemand n'aime pas être pris au dépourvu. C'est pour ça qu'ils planifient toujours tout au millimètre au cas où un problème surgisse, même si la probabilité est faible. Les allemands sont les kings du plan B. Et des assurances. Ils ont une assurance pour tout.

- Les allemands sont habitués dès l'école aux débats sur à peu près tout. C'est pour ça qu'ils discutent beaucoup et qu'ils n'hésitent pas à 1) donner leur avis et 2) dire vraiment ce qu'ils pensent. Et ça peut durer des heures à peser le pour et le contre et le pour du contre et le contre du pour et au final aboutir sur un vote à main levée. En comptant aussi les abstentions.

- Les allemands sont méthodiques et pointilleux. Et extrêmement perfectionnistes. Faire quelque chose à 100 % ne suffit pas, 200 % c'est mieux.

- Les allemands sont des gens qui respectent les règles et qui, en principe, n'essayent pas de s'en défiler. Ils sont tellement confiants qu'il leur arrive souvent de laisser leurs vélos dehors sans être attachés. Impensable à Lyon par exemple.

- L'allemand est un poil bourrin, un peu maladroit aussi et manque parfois de tact. Là où en France ou en Angleterre on dirait "Est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, me faire l'aimable obligeance de me rendre ce petit service, si ça ne te dérange pas bien sûr *smiley coeur* ?" l'allemand dit "J'ai besoin que tu me fasses ça, merci". Point.

- L'allemand est un affamé du gain de temps. Car le temps c'est de l'argent. Ainsi en ville, feu orange = feu vert. Même feu orange qui vient de passer au rouge = feu vert. Oui, même pour les bus. C'est vrai quoi, rester posé comme un débile alors qu'on peut encore passer, c'est bon pour les larves (aka les français, qui sont les seuls à foutre le merdier du coup). En entrant dans le bus, c'est la bousculade pour qui arrivera à chopper une place assise en premier, même si le bus est vide (???!!!) et même si les passagers ne sont pas encore descendus (???!!!!). Habituée à laisser descendre les passagers du métro lyonnais avant de monter dans la rame, c'est vraiment le seul truc qui m'horripile et auquel je ne me suis pas encore faite.

- Si tu veux vraiment faire plaisir à un allemand, oublie les gadgets jolis qui ne servent à rien. A la place, offre un truc méga fonctionnel pour la cuisine. Genre une mandoline pour faire des tranches de pommes de terre toutes de la même taille dans la salade de patates (oh on n'est pas chez les guignols, si les morceaux de patate n'ont pas tous la même taille, allô quoi). Ou un shaker à vinaigrette de la marque Tupperware. 

- Les allemands n'ont aucun problème avec la nudité et ont un rapport au corps très décomplexé. Gros, maigre ou poilu, avec ou sans cellulite, on est tous pareils, tous des êtres humains. Dans les piscines municipales, les gens se douchent très souvent nus dans les douches collectives. Tout comme il faut, je crois, être nu pour entrer dans un sauna. Tout comme ils n'ont aucune gêne à se déshabiller en public et traîner torse poil. Il y a aussi, dans le magazine BRAVO (équivalent du magazine Star Club) des pages entières consacrées à la sexualité avec des photos et des textes très explicites. Par exemple : Benny nous explique, avec tous (!!!) les détails, le jour où il a perdu sa virginité. Dans un magazine destiné aux pré-ados ou ados.

- J'ai entendu un jour cette phrase très très vraie : on sait qu'on est en Allemagne quand on voit des belles voitures garées devant chez Lidl. En France, les magasins discounts comme Lidl ou Aldi sont plutôt réservés aux clients ayant un petit budget. Pas en Allemagne ! En Allemagne Lidl = Carrefour. Voilà. 

Le recyclage


Les trois (!!!) bennes à verre en bas de chez moi

- Le tri sélectif prend une autre dimension. Ah on fait les malins avec nos trois bacs de tri mais vise un peu comment ça se passe outre-Rhin : trois bacs pour le verre selon sa couleur (marron, vert, blanc), une poubelle pour tous les déchets organiques des restes de bouffe aux sachets de thé (sauf la viande), une poubelle pour le papier et carton et alors là, attention : une poubelle pour tout ce qui se recycle aka bouteilles de shampooing, emballage de Milka, boîtes de margarine, conserves. Et ne t'avise même pas de tricher : il y a des gens qui contrôlent que tu fasses bien ton job et tu risques une amende si tu tries tes déchets comme un gougnafier. 

- La très très grande majorité des bouteilles en verre et en plastique ainsi que les canettes sont consignées. C'est à dire qu'une fois vides, il faut les rendre au magasin où on les a achetées, plus précisément dans un Leergut Automat (machine qui se charge de les trier). Le plus merveilleux, c'est qu'on récupère de l'argent pour chaque bouteille ou canette rendue, 0,25 € par exemple.


Une bouteille consignée et son symbole (au-dessus du code barre)

- Postulat : des fois, ces bouteilles ne sont pas rendues mais jetées dans les poubelles municipales. La consigne des bouteilles est devenue une manne financière pour les gens qui ont du mal à boucler leurs fins de mois. A 25 cents la bouteille, il y a de quoi se faire une petite somme rondelette si on arrive à en récupérer un paquet... 

Sur la route

- 80 % du parc roulant est composé de Mercedes, Audi, BMW et Opel. Véridique et approuvé.  En cas de doute, posez vous sur un parking de Mc Do et ouvrez les yeux. Et après on dit que les français sont chauvins... ;)

- Les allemands roulent en règle générale très vite. Beaucoup trop vite. 50 en ville ? Pourquoi faire si on peut pousser jusqu'à 70, voire 80 ? Et ils collent beaucoup trop le trottoir pour que la distance soit acceptable par les piétons. Un jour j'ai failli me faire tailler un short par une déneigeuse qui est passé à 15 centimètres de mes chaussures. Un conseil, sur les zones autoroutières non sujettes à une limitation de vitesse, laissez la file toute à gauche libre. Moi je dis ça, c'est pour votre survie.

- Les allemands attendent que le petit bonhomme passe au vert pour traverser. Oui, même quand la rue est déserte. Oui, même en pleine nuit. En même temps, en pleine journée, les voitures arrivent tellement vite que je ne donne pas cher de votre peau si vous essayez de traverser quand même.

- Il y a des garages à vélo partout : en face des écoles, en face des kebabs, en face des banques et des supermarchés...

- Les voitures allemandes laissent passer par courtoisie les piétons et vélos qui voudraient traverser sur le passage piétons. Comme ça, juste pour être sympa. Par contre, elles démarrent juste sur vos talons une fois que vous êtes passés. Courtois, oui. Bonnes poires, non.

- Les vélos s'octroient très souvent la priorité sur les piétons, surtout si ces derniers marchent sur les pistes cyclables. En général, et si c'est le cas, vous vous prendrez un bon coup de sonnette, un regard assassin, peut-être une insulte ou éventuellement un coup de guidon. Et ça fait mal. Alors piétons, marchez sur la voie réservée aux piétons ne serait-ce que pour votre intégrité physique. Par contre, les vélos ne se gênent pas pour rouler sur la voie réservée aux piétons. Fais ce que je dis mais pas ce que je fais... ?

La bouffe

- Les allemands raffolent de l'eau pétillante. Ils en boivent tout le temps et osent appeler ça l'eau "classique". Pour moi, l'eau classique c’est l'eau plate. L'eau pétillante allemande est beaucoup trop concentrée en gaz carbonique pour être physiologiquement tolérée par mon palet délicat (parce que les françaises sont toutes des princesses, tout le monde sait ça). Par chance, ils sont aussi fait de l'eau Medium, dont les bulles sont plus fines et qui pique moyen. Et ils ont aussi de l'eau plate de base. Au restaurant, lorsque l'on demande de l'eau, on nous sert de l'eau gazeuse par défaut. Pensez donc à demander de la stilles Wasser ou de la Wasser ohne Kohlensäure. Par contre, ne commettez jamais l'impair de demander de l'eau du robinet. On vous prendra pour un fou.

- En Allemagne il y a une vraie alternative végétarienne et une part non négligeable de la population a choisi un régime sans viande. Il est donc ainsi possible de commander un kebab végétarien. Oui c'est tordu mais la viande est remplacée par du fromage en fait.

- Les allemands se défendent sacrément bien en termes de boulangeries. Est-ce que je vais oser l'affront ? Allez, j'ose : leurs boulangeries sont aussi bien fournies que les nôtres et il y en a énormément. L'Allemagne, le deuxième pays du pain ?

- Dû au passé migratoire, il y a beaucoup de kebabs en Allemagne. Environ autant que de boulangeries. Et ils sont pour la plupart super cleans. On est bien loin de nos bouibouis dans des ruelles pas nettes avec des clients louches. Tout le monde mange kebab en Allemagne (d'ailleurs, un kebab s'appelle Döner ici). Article très à propos sur les kebabs ici (en français) (et super drôle).

- En plus des kebabs, l'allemand raffole des glaces. Il y a pas mal de bons glaciers à Heilbronn et ils en mangent toute l'année, hiver comme été. D'où les trois règles (en anglais) : It's never too early, it's never too cold and you're never too full for an ice cream.

- Les allemands adorent le barbecue plus que de raison. Dès que les beaux jours arrivent, ils sortent leurs grills de la cave et les livres de recettes spécial barbecues fleurissent. Attention, il existe même des guides où sont recensés les lieux où il est autorisé de faire un barbecue. Au niveau de la viande, c'est plus ou moins comme en France : escalopes et saucisses. Et comme il y a beaucoup de végétariens en Allemagne, il existe du fromage exprès pensé pour être cuit au barbecue. Ou bien du fromage de chèvre type Salakis (dans du papier d'alu avec du basilic et un filet d'huile d'olive, c'est pas mauvais). Mon coup de ♥ barbecue : les Berner Würstchen, saucisses enroulée dans une tranche de lard et fourrées au fromage. 3500 calories par bouchées mais terriblement bonnes.

- Paprika ne veut pas dire Paprika. Paprika veut dire poivron. Et gardez bien ça en tête parce que les allemands en mettent dans tous leurs plats.

La langue


Je crois que la vidéo résume assez bien l'essence de la chose...
(oui c'est exagéré exprès)

Natuuurrrrrrrwissenschaften et Geschlechtsverkehr me tuent à chaque fois

- Chaque région allemande a un dialecte qui lui est propre, très particulier et très différent des dialectes des autres régions. Ce qui rend donc tout à fait possible la situation cocasse qui suit : c'est l'histoire d'un mec de Hambourg et d'un mec de Stuttgart, chacun parlant leur dialecte, chacun très différent de l'autre, tant et si bien qu'ils doivent parler anglais pour se comprendre. Alors qu'ils sont tous les deux allemands. Oui, c'est absurde. Mais vrai.

- Les allemands s'accordent eux-mêmes pour dire que leur langue est compliquée. D'ailleurs, ils n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le genre de certains mots. Gros débat du moment : dit-on das ou bien die Nutella ? La moitié de la tablée va dire das, l'autre moitié va dire die, jusqu'à ce qu'on troisième homme dise que c'est der. S'en suit en général une longue argumentation, chacun y allant joyeusement de son contre-exemple... C'est pareil pour Paprika.

- A l'école, on apprend que le verbe conjugué doit être positionné à la fin d'une phrase subordonnée. Oubliez ce précepte théorique, personne ne le respecte - du moins à l'oral.

Divers



- Amis fumeurs, il y a en Allemagne des distributeurs de cigarettes dans la rue. Plus la peine donc de se traîner au bureau de tabac du coin. Possibilité aussi d'acheter ses cigarettes à la caisse du supermarché.

- En Allemagne, les cartes de crédit type Visa et Mastercard ne passent pas dans tous les magasins. En Allemagne, ils utilisent des cartes de débit, ou EC-Karten. De plus, la majorité des magasins ne sont pas équipés de lecteurs de cartes alors mieux vaut toujours avoir du liquide sur vous. En Allemagne, il n'est pas rare de se promener avec 50 voire 100 € en liquide dans son porte-monnaie (ils trouvent ça même tout à fait normal) (ben voyons), justement car il n'est pas possible de payer partout par carte.

- La drague à l'allemande diffère beaucoup de la drague à la française.

dimanche 15 septembre 2013

Petit tour à Lübeck & Travemünde

Alors, presque un mois jour pour jour après avoir quitté Heilbronn, quelques jours avant mon premier jour de cours en France et alors que je suis confortablement posée devant le film Black Swan, voici l'article que vous attendiez tous avec ferveur (ou pas) sur mon escapade à Lübeck et à la station balnéaire située juste à côté, Travemünde.

Attachez vos ceintures, c'est parti !

Entre Lübeck et moi, c'est une vieille histoire. Dans mon tout premier livre d'allemand et alors que j'étais en Sixième, la toute première bande dessinée que nous avons étudiée parlait d'une famille qui déménageait à Lübeck (et qui perdait son cochon d'inde aussi, Strubbel il s'appelait). D'ailleurs, j'ai eu à la même époque un hamster et j'ai voulu l'appeler Strubbel. Mais j'ai eu comme l'impression que ce prénom ne le séduisait pas des masses car il ne voulait pas sortir de sa cage. Alors je l'ai appelé autrement trois jours après.

Mais peu importe.

Lübeck compte environ 200 000 habitants et est située dans le Land de Schleswig - Holstein, tout au nord de l'Allemagne. Surnommée "le joyaux de la Hanse", la ville est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. La ville compte sept tours qui se dressent fièrement dans le centre.

Ce qui frappe en tout premier à Lübeck, c'est que le centre-ville historique est situé sur une île toute ronde, ce qui délocalise la gare à l'extérieur. C'est la première fois de ma vie que je vais dans une ville où la gare n'est pas en centre-ville. C'est pas loin, hein, cinq ou dix minutes à pied mais quand même. Du coup, lorsque l'on arrive à proximité du centre à pied, on tombe sur ça :

La silhouette de Lübeck

La Holstentor, la porte d'entrée de Lübeck

Ça, ça envoie du steak hein ? Après avoir fait quelques photos, comme des dizaines de touristes l'ont fait avant moi, il ne faut rien se cacher, je suis allée directement poser mes affaires à mon auberge de jeunesse située dans la Mengstraße, en plein centre mais dans une rue tout de même calme. J'ai rencontré le soir venu une étudiante en droit qui étais elle aussi dans mon dortoir et voyageait également seule et ,nous avons ensuite mangé dans un restaurant italien situé dans la Pferdemarkt 19, aussi dans le centre-ville. Ce restaurant déchire sa mémé ! Les pâtes sont excellentes, les pizzas avaient l'air ultra appétissantes et le restaurant dispose même d'une terrasse. Allez absolument y faire un tour si vous êtes de passage à Lübeck !

Mais revenons à nos moutons. En tout début d'après-midi, j'ai pris le train pour Travemünde, station balnéaire charmante s'il en est, située à quelques kilomètres de Lübeck. Après 18 minutes passées dans la rame, j'ai enfin débarqué sur la plage où j'ai mangé une schleswiger Wuirst avec un petit morceau de pain de mie et n peu de moutarde. Puis, je me suis endormie sur la plage, au soleil, me collant au passage des grains de sable partout à cause de la crème solaire. Puis j'ai fait un tour sur la Strandpromenade qui longe la plage. Je dois dire que les paysages de Travemünde sont très similaires de ceux de Warnemünde. Voyez plutôt :

Travemünde

Warnemünde

Ma schleswiger Wurst

Travemünde est une station balnéaire charmante, avec de très jolies maisons en bord de mer, une plage très mignonne avec toutes ces Strandkabinen, ces cabanes de plage typiques qui permettent aux touristes de se protéger du vent de la Baltique. Il n'y a qu'un complexe immobilier immonde pour gâcher toute cette harmonie. Voici quelques photos :





Des cygnes, qui se sont perdus...

Dis bonjour à la méduse !




Le complexe dégueulasse dont je vous parlais...

Le soir, avec ma copine de dortoir et après être revenues du resto, nous avons entendu de la musique dans la cour derrière notre auberge de jeunesse. Alors nous sommes entrées et c'était une soirée à entrée libre organisée par le cinéma communal de Lübeck. Nous avons visionné le film Tango libre en VO (en français, c'est un film belge) sous-titré en allemand puis nous avons bu un mojito. C'était drôlement chouette.

Le lendemain matin, j'en ai profité pour visiter la ville de Lübeck en elle-même. Il y a une chose qu'il faut savoir dans ces villes du nord de l'Allemagne, c'est que le temps y change très vite. En effet, le matin de ma visite, je suis sortie sans pull croyant que les rares rayons de soleil annonçaient un jour sans pluie. Eh ben devine, sardine : il est tombé une radée monstrueuse qui a duré une bonne demi-heure. Sur ces entrefaites, je suis allée m'abriter au Niederegger, la pâtisserie-salon de thé de Lübeck (devant la mairie, vous ne pouvez pas le louper). C'est une institution. On y est du vrai chocolat chaud, avec du vrai chocolat fondu dedans et non de l'ignoble poudre coupée à l'eau. D'ailleurs, c'est dans le magasin Niederegger situé derrière la mairie qu'on peut acheter du Marzipan, la spécialité de Lübeck.


La vitrine du magasin Niederegger, entièrement construite en Marzipan (pâte d'amande)



A l'intérieur, de la pâte d'amande par hactotonnes !

Et voici un exemplaire de Marzipan de chez Niederegger : de la pâte d'amande nappée de chocolat noir

Sinon, la ville en elle-même. Lübeck est une petite ville très sympa. Le centre-ville se visite très bien à pied, tout est à proximité. C'est petit en fait, bien que la ville paraisse grande sur une carte. Se balader dans les petites rues pavées de Lübeck est très agréable, les bâtiments ont une architecture très typique des villes de la mer Baltique. J'ai vraiment beaucoup aimé Lübeck, c'est une ville très sympathique !

Le plan de Lübeck

Petite visite guidée des monuments :


L'église Sainte Marien (Marienkirche)
Ce qui est rigolo, c'est que des amies qui vivent dans le sud de l'Allemagne prononcent Marien Mariène alors qu'à Lübeck, ça se prononce Marine (avec un i long)

Ces deux cloches, situées au bas de la tour sud, sont tombées lors d'un bombardement alliés en 1942 et sont restées en l'état depuis. Très émouvant.




La façade de la mairie, qui envoie du lourd niveau décoration

La place, à l'angle de la mairie et de l'église Sainte Marien

La Herz-Jesu-Kirche


La Holstentor et les Salzspeicher, vus depuis la rue An der Obertrave


La Katharinenkirche

Une reconstitution de la ville de Lübeck, vous pouvez vous amuser à compter les sept tours :)


En bref, Lübeck est une ville qui vaut vraiment le coup d'être visitée !
Vous ne serez pas déçus ! :)

vendredi 6 septembre 2013

06/09/2012 - 06/09/2013 : un an d'Erasmus, le bilan

Vendredi 06 septembre :

Tout d'abord et avant de commencer, je voudrais m'excuser de ne pas avoir posté d'article cette semaine comme prévu. Le fait est qu'il a fait très beau et chaud et que, ayant une piscine dans le jardin, j'ai passé plus de temps à faire trempette et à me dorer la pilule qu'autre chose. Tout en sachant que j'ai bien souvent fait des grasses matinées le matin. Je vous le dis, j'ai une vie bien compliquée des fois... (ironie inside) Les articles sur mon excursion à Lübeck ainsi que celui sur ma semaine en bateau arrivent la semaine prochaine, avec peut-être d'autres surprises.

Mais bref, trêve de plaisanteries. Je voulais faire mon bilan en vidéo, et puis n'ayant encore rien préparé (j'avais préparé un petit carnet exprès et puis je l'ai oublié à Lyon) (salut, je suis une tête de linotte), c'est peut-être mieux par écrit. D'autant plus que mon netbook est très lent.


Alors, ce bilan tant attendu, qu'est ce que ça raconte ?

Il y a un an tout pile, jour pour jour, j'étais dans la voiture avec mon père, le ventre noué et la voiture bloquée par des travaux sur l'autoroute. Non seulement on avait pris du retard et on risquait de louper le concierge, mais en plus, je partais pour une année loin de chez moi. Même si ça n'était pas un coup d'essai et que j'avais déjà vécu huit mois au Royaume-Uni en 2010, ça me faisait quand même quelque chose de repartir et je n'en menais pas bien large. 

Les premiers jours, on avait plus ou moins campé dans ma petite chambre avec mon papa, en rythmant nos journées de travaux de peinture et de nettoyage divers et variés tant l'appartement que nous avions récupéré était en mauvais état. La cuisine était toute poisseuse de crasse, la peinture avait muté du blanc d'origine vers un gris peu ragoûtant et je ne vous parle même pas de la salle de bains. Mais peu importe, au bout de deux jours, à nous nourrir de saucisses au curry et de poulet rôti sur le parking du magasin de bricolage, l'appartement était enfin en état, ma coloc était arrivée et mon papa est parti. J'ai retenu mes larmes le temps de lui dire au revoir et je crois que j'ai craqué dans ma chambre au moment où j'ai vu la voiture s'éloigner.

Ça me fait bizarre de raconter tout ça, ça me paraît loin et proche à la fois. Je me dis que ça ne fait qu'un an et pourtant, ça fait quand même déjà un an. Le temps est passé tellement vite.

Bilan personnel :

Même si je n'étais pas tout à fait une novice de l'expatriation, l'anecdote des saucisses au curry sur le parking du magasin de bricolage est assez représentative. Si avec mon père on s'était rabattu sur cette option, c'est parce que nous ne savions pas où nous pouvions manger. Et puis, je n'osais pas demander aux gens parce que même si je parlais bien allemand, j'étais encore hésitante. Alors on avait un peu choisi une solution par défaut. Et puis au fur et à mesure, je me suis construite une petite routine, dégainant des adresses de restos plus vite que mon ombre. Je crois que je ne l'ai pas vraiment réalisé quand j'étais sur place mais je dois me rendre à l'évidence : je me suis vraiment construite une nouvelle petite vie à Heilbronn, avec mon rôle de cheftaine chez les scouts, mes copains... C'était un de mes objectifs, justement. En Angleterre, je travaillais certes, mais je n'avais pas beaucoup de contacts sur place. J'allais au boulot, je faisais mon job, je rentrais chez moi, fin du bal. A Heilbronn, et même si ça a pris du temps (jusqu'à mai hein quand même, mais mieux vaut tard que jamais), j'ai réussi à me faire des amis, des vrais. Tant et si bien que le dernier jour que j'ai passé à la piscine avec eux, ils voulaient me casser une jambe et me confisquer mes billets de train pour ne pas que je parte. Ça a été dur de les quitter, ils étaient un peu une deuxième famille pour moi, mais je sais qu'on se reverra. En même temps,  je leur ai promis que je reviendrais leur rendre visite alors j'ai comme qui dirait plus vraiment le choix ;-) 

Mis à part le fait que je me suis faite des amis, j'ai aussi beaucoup appris sur moi-même, comme ça avait déjà été le cas en Angleterre. C'est bateau dit comme ça, je le sais et je le lis dans de nombreux bilans, mais une expatriation nous fait apprendre beaucoup plus sur qui on est que sur la langue. Lorsque j'étais revenue d'Angleterre, début septembre 2010, ma famille, mes amis et moi avions vraiment constaté un Avant et un Après. J'étais devenue plus sure de moi, moins timide, plus extravertie. Et à mon retour d'Allemagne, c'est pareil. Pendant les 11 mois et demi que j'ai passés sur place : j'ai mûri, j'ai gagné en assurance grâce à mon job, j'ai pris encore plus confiance en moi, j'ai appris à oser, j'ai traversé de longs moments de doute comme de joie, j'ai pris des responsabilités et j'étais aimée pour ce que je suis. Au début de mon immersion, j'ai beaucoup essayé de passer outre le fait que je sois française, en faisant une fixette sur mon petit accent pour l'éradiquer, en essayant de ne pas trop le dire à tout le monde. J'ai beaucoup voulu être plus royaliste que le roi, peut-être pour me distancer des Erasmus que j'ai pu rencontrer et qui débarquaient avec leurs gros sabots sans prendre de recul et en croyant que "Si en Espagne c'est comme ça, alors en Allemagne c'est pareil". J'ai cru à tort que s'adapter, c'est oublier sa nationalité d'origine et tout faire comme les autochtones. J'ai essayé de cacher cette spécificité qui est en fait, je crois, celle qui m'a rendue attachante auprès des autres. Et puis j'ai compris que je ne pouvais pas me mentir à moi-même et qu'être française était ce que j'étais vraiment. Plus qu'un trait de caractère comme la curiosité ou le fait d'être têtue comme une mule, je suis française. J'ai été élevée en France, selon des codes et des normes sociétales typiquement français, c'est ce que je suis, c'est le socle sur lequel je me suis construite pendant plus de 20 ans. Une fois que j'ai arrêté de nier, j'ai vite compris que les gens m'appréciaient pour moi, Marine, et ce que je faisais et peu importe mon origine et mon lieu de naissance (ou bien justement parce que j'étais française aussi, peut-être ? Les Frenchies ont toujours une certaine aura à l'étranger). Je l'ai vraiment remarqué quand, à la fin de la soirée d'adieux d'une copine, les parents des jeunes scouts qui étaient invités m'ont serré la main chaleureusement pour me dire au revoir, à moi comme à tout les autres, sans faire de différence. Ça m'émeut presque d'en reparler, ils me manquent tous beaucoup quand même.

Bilan professionnel :

J'ai eu la chance, dès le début de mon séjour, de me faire repérer par une de mes profs qui dirigeait un centre d'aide aux devoirs. Je donnais des cours de français à une lycéenne et des cours d'allemand à deux familles d'immigrés : des ados italiennes et deux petits vietnamiens. Au début, je ne connaissais pas grand chose à l'enseignement. Je n'avais jamais donné de cours, j'avais un peu peur. Et puis, j'ai comme qui dirait pas franchement eu le choix. J'étais au bord d'une falaise et j'ai bien dû me laisser tomber dans le vide. Ne pas avoir eu le choix a été bénéfique je crois, je ne sais pas si j'aurais tenté l'expérience de mon propre chef. J'ai appris à prendre la responsabilité d'enseigner, j'ai dû être flexible et faire face aux imprévus, j'ai dû travailler aussi pour préparer mes cours et puis, au delà de tout ça, en plus d'avoir été la prof particulière, je crois qu'une vraie complicité s'était créée entre mes élèves et moi. Quand je regarde un peu les papiers que j'ai envoyés à ma patronne, j'ai débuté le 26 septembre avec la lycéenne. Notre dernier cours a eu lieu mi-juillet. Presque un an et presque toute la durée de mon séjour Erasmus. Ça me rend chose de penser à ça, je me dis que pendant un an je lui ai donné des cours, mais j'ai aussi appris avec elle. On a appris l'une de l'autre plus ou moins ensemble et je trouve ça mignon. J'en rediscutais avec une copine, qui m'a elle aussi suivie pendant toute cette année, et elle me disais qu'au final, on se souviendrait chacune dans plusieurs années que je lui ai donné des cours et qu'on raconterait ça vraisemblablement à nos enfants. Ça me rappelle un jour quelque chose que j'ai lu sur les gens qui se retrouvaient sur nos photos par hasard. Ils ne le savent pas, mais quelque part, ces gens-là font partie de nos vies parce qu'ils apparaissent sur nos photos souvenirs. Et bien là, c'est un peu pareil. Ça vaut aussi pour tous les gens que j'ai côtoyé de très près, comme aux scouts, ou de plus loin. Quelque part, on s'est tous construits plus ou moins ensemble, en apprenant les uns des autres.

Bilan associatif :

J'ai intégré un groupe scout à Heilbronn dès septembre 2012 et j'y suis restée jusqu'à la fin du camp d'été, début août 2013. Au début, j'ai eu un peu de mal à m'intégrer. Non pas que ça vienne des chefs et de l'équipe qui m'a accueillie, mais ça venait de moi. Il faut savoir que les deux façons de voir le scoutisme en France et en Allemagne sont très différentes à la fois au niveau des horaires des réunions, du contenu etc. C'était vraiment déstabilisant. En effet, j'ai déjà fait beaucoup d'échanges en Allemagne et j'avais déjà été confrontée à la vie à l'école ou dans une famille. Je n'avais aucune idée de comment fonctionnait le scoutisme en Allemagne. Du coup, moi qui ne connaissais que le scoutisme en France, j'ai eu un peu de mal à trouver mes marques mais tout est rentré dans l'ordre à la fin de l'année. J'ai déjà écrit un article sur mon camp. Ça a vraiment été dur de quitter les jeunes et mes co-chefs à la fin de l'année. Je les aime d'amour et je veux vraiment essayer de construire un projet franco-allemand avec mon groupe français et eux.

Bilan scolaire :

D'un point de vue strictement scolaire, j'ai plus considéré cette année comme une année de césure ne me servant pas franchement à grand chose du point de vue de mes études. Au final, c'est vrai, j'ai appris beaucoup de choses très intéressantes sur des tas de sujets que je n'aurais pas abordés de mon propre chef, mais qui en fin de compte, ne me seront pas franchement très utiles pour mon master et le CAPES. Mais peu importe. Je trouve ça intéressant d'avoir justement pris cette année "sabbatique" pour apprendre d'autres choses et élargir mon horizon de connaissances plutôt que d'enchaîner de suite. Non seulement c'est une année qui m'a apprise à mieux me connaître mais en plus, j'ai non seulement suivi les deux tiers de mes cours en allemand et je me suis ainsi prouvée que j'étais capable d'étudier en allemand, de suivre des cours en allemand, de passer des partiels en allemand et de les réussir en allemand. En Allemagne et aux Etats-Unis, très peu de jeunes enchaînent directement à l'université après leur bac, mais ils prennent le temps de faire autre chose pendant un an ou deux (soit de partir en tant que fille au pair ou de travailler) avant de vraiment commencer. Tant et si bien qu'en Allemagne, on peut tout à fait entrer en Université ou en Hochschule à 22 ans alors que moi, à 22 ans, je suis déjà diplômée. Une copine m'a même demandée comment c'était Dieu possible d'être déjà diplômée si jeune en me demandant si on commençait à étudier à 15 ans. Je trouve ça intéressant de ne pas forcément suivre un cursus linéaire et d'aller voir ailleurs pendant un an ou deux. Et puis au moins, cette année m'a aussi permise d'être convaincue de ce que je voulais faire : prof d'allemand.

Toujours est-il que cette année, j'ai validé ma première année de Master LEA et je suis donc titulaire d'un Bac +4, soit d'une maîtrise LEA (Langues Etrangères Appliquées). Ça envoie du costaud hein ? =D

Niveau de langue :

En arrivant il y a un an, je me disais que je parlais déjà bien allemand et que, si je devais faire des progrès, je n'avais plus grand chose à apprendre, la faute à ce qu'on m'a toujours dit (profs comme copains). Un an plus tard, je me rends compte que j'ai énormément progressé même si j'avais déjà à la base un très bon niveau. Mon allemand est beaucoup plus fluide, j'a beaucoup plus d'aisance. J'ai certes un petit accent qui subsiste mais je crois que je ne pourrai pas m'en débarrasser. J'ai connu des profs étrangers qui vivaient en France depuis 20 ans et qui ont toujours un accent. J'ai fait une grosse fixette au début, je parlais peu de peur de faire des fautes et de me trahir. Et puis en fait, ça importais peu aux gens que je fasse des fautes, au contraire, on arrivait toujours à en rire quand je confondais des mots. Je crois qu'ils trouvaient ça mignon aussi. Ce qui importe, c'est d'essayer, de parler et de communiquer. Oser, ça fait aussi partie du jeu. Toujours est-il que je sais désormais qu'on n'a jamais fini d'apprendre.

Je finirai ce bilan avec cette image qui résume assez bien mon année :


Les voyages sont la seule chose que l'on achète et qui nous rend plus riche.


Je vous retrouve la semaine prochaine pour les derniers articles. Bonne rentrée à ceux qui ont repris les cours ! :)